Bien que l’activité puisse sembler ralentie à la ferme, le travail continue discrètement en arrière-plan, posant les fondations d’une saison à venir pleine de promesses.
En plein hiver, alors que tout semble endormi sous un manteau de neige, les abeilles continuent de travailler discrètement dans leur ruche. Leur activité, bien que réduite, reste essentielle à leur survie. Voici comment nous, à La Ferme Végétale, préparons nos ruches pour qu'elles traversent cette période rigoureuse.
La préparation des ruches : une question de survie
Lorsque nous récoltons le miel à la fin de l'été, il reste encore beaucoup de travail pour la colonie et plusieurs interventions pour les aider à passer la période hivernale.
Parmi les différentes activités automnales des abeilles, on trouve la création des abeilles d’hiver, le séchage du miel qui leur servira de réserve et le colmatage des fuites de la ruche. Du côté de l’apiculteur, le nourrissement, les traitements contre les parasites "Varroa destructor" et la vérification de la force de la colonie font partie des étapes essentielles.
Un peu avant l'hiver, nous intervenons pour guider la reine et les abeilles ouvrières vers une seule hausse. Ce choix, bien qu'il puisse sembler contre-intuitif pour certains, améliore considérablement le taux de survie des abeilles dans notre région au nord du Lac-Saint-Jean, au Québec. À première vue, on pourrait penser que plus de hausses signifierait plus de réserves de nourriture pour les abeilles. Cependant, la réalité est bien différente.
Lorsque la ruche est trop grande, comme avec deux ou trois hausses, les abeilles rencontrent plusieurs problèmes :
Difficultés d'accès aux réserves : En hiver, les abeilles se regroupent en grappe pour conserver leur chaleur. Elles ne peuvent pas se déplacer facilement vers les réserves situées trop loin. Parfois, lorsque les températures atteignent -40 degrés Celsius à l'extérieur, devoir s'éloigner de la grappe peut être fatal.
Besoins énergétiques accrus : Une grande ruche exige plus de chaleur pour rester à une température viable. Les abeilles doivent travailler davantage pour maintenir cette chaleur, ce qui peut épuiser leurs ressources.
C’est pourquoi ,nous avons adopté l’hivernage sur une seule hausse. Ayant testé les deux approches, la technique à une hausse m’a donné de meilleurs résultats sur le taux de survie et la force de la colonie au printemps. Cette approche optimise les réserves de nourriture et crée un espace plus facile à chauffer pour nos abeilles.
La vie dans la ruche durant l'hiver
À l'intérieur de la ruche, l'activité hivernale est orchestrée avec une précision fascinante. Les abeilles se regroupent autour de leur reine, formant une grappe dense. Elles vibrent légèrement avec leurs ailes et leurs muscles pour générer de la chaleur, maintenant ainsi une température autour de 20 à 30 °C au centre de la grappe. Elles génèrent de la chaleur de la même manière que nos muscles grelottent lorsque nous avons froid.
Elles ne sortent pratiquement pas pendant cette période, à l'exception des journées plus douces où elles réalisent des vols de propreté. Ces vols permettent de nettoyer leur système digestif pour éviter les maladies à l’intérieur de la ruche.
Même si la ruche finit par être complètement enterrée sous la neige, l'augmentation des journées d'ensoleillement au printemps indique à la reine qu'il est temps de recommencer à pondre de nouvelles abeilles, et le cycle pourra se poursuivre pour une autre saison.
Pourquoi les abeilles sont-elles essentielles, même en hiver ?
Bien que leur activité semble ralentie, les abeilles préparent indirectement le printemps. Le maintien de leur colonie en vie est crucial pour la pollinisation des cultures et des plantes sauvages une fois les beaux jours revenus. Chaque geste que nous posons aujourd'hui pour les protéger contribuera à leur vitalité future.
Conseils pour un hivernage réussi
Si vous pratiquez l'apiculture ou si vous souhaitez vous y lancer, voici quelques recommandations tirées de notre expérience à La Ferme Végétale :
Réduisez l'espace à une seule hausse pour simplifier le chauffage et l'accès aux réserves.
Assurez-vous que les abeilles disposent de réserves suffisantes, soit environ 20 à 25 kg de miel.
Protegez la ruche du vent et de l'humidité en utilisant des matériaux isolants adaptés à votre région. La ruche doit être capable de libérer l'humidité accumulée. Dans notre cas, nous avons une petite ouverture sur le haut de la ruche qui permet de contrer l'accumulation d'humidité.
Surveillez et contrôlez le Varroa : Effectuez un dépistage adéquat et appliquez les traitements recommandés pour le réduire.
Une leçon de résilience
Chaque hiver, les abeilles nous rappellent l'importance de la préparation et de la solidarité. En prenant soin d'elles, nous contribuons à préserver l'équilibre de la nature, un effort qui porte ses fruits au printemps.
Et vous, quelles sont vos stratégies pour préparer la nouvelle année qui arrive ?
J'en profite pour vous souhaiter une joyeuse année 2025, remplie d'accomplissements et de réalisations de tout genre.
Comments