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Vers une ferme plus résiliente, pas à pas


Et si la création de notre ferme était un voyage plutôt qu’une destination ?  C’est la question que l’on se pose souvent à La Ferme Végétale. Rêver d’une ferme diversifié et autosuffisante est inspirant : produire sa nourriture, ses semences, fait partie d'un écosystème, de notre idéal. Mais comment avancer vers cet objectif sans brûler les étapes ni perdre de vue l’essentiel ? Voici une réflexion ouverte sur notre cheminement vers une ferme qui chemine tout en douceur. Cultiver la biodiversité Nous avons compris qu’en agriculture durable, l’autonomie et la résilience se cultive comme un jardin : petit à petit, saison après saison. Inutile de tout transformer du jour au lendemain. Par exemple, améliorer la fertilité du sol en interne est un premier pas clé : au lieu d’acheter de la matière organique, nous misons sur le sol vivant et sur la plantation de graines pour nourrir la biodiversité de notre environnement. En nourrissant la terre avec des paillis organiques, on laisse les micro-organismes et les vers de terre travailler pour nous. Ce sont eux, invisibles mais infatigables alliés, qui créent une terre riche presque sans intervention.


une abeille sur une fleur de rubharbe
Une abeille à La ferme Végétale

une abeille sur un piscenlit
Une abeille à la Ferme Végétale


Chaque année, on observe le sol gagner en santé et en autonomie : moins besoin d’apports extérieurs et plus de résilience face aux aléas. La création d'une serre sur la ferme, c’est un pas de plus vers l’indépendance sur beaucoup de projets futur en vue. De même, accueillir des abeilles sur la ferme nous apporte du miel, de la cire, et surtout une pollinisation naturelle de nos cultures. Là encore, j'espère ne plus avoir besoin d’introduire de nouvelles ruches dans les printemps futur, car nos colonies hivernent sur place et s'adaptent au climat de notre région. Chacun de ces gestes consolide un peu l'autonomie de la ferme, pas à pas. S’appuyer sur la nature et la communauté Cheminer vers l’autonomie ne veut pas dire tout faire seul dans son coin. Au contraire, nous découvrons que coopérer avec la nature et avec d’autres humains est essentiel. Planter des arbres et des haies nourricières, par exemple, c’est compter sur la nature pour nous rendre des services : les arbres protègent nos cultures du vent, abritent des insectes utiles et enrichissent le sol avec leurs feuilles. La résilience écologique repose en grande partie sur ces équilibres naturels : chaque espèce présente sur le terrain apporte sa pierre à l’ouvrage commun. De plus, notre expérience nous a enseigné que la recherche d’autonomie s’enrichit au contact des autres. Discuter avec des voisins maraîchers, accueillir des bénévoles ou des stagiaires d’ailleurs (comme lors de cet échange interculturel où nous avons tant appris) nous ouvre les yeux sur de nouvelles techniques et manières de voir la vie. Chaque conseil partagé, chaque astuce reçue nous aide à gagner en expérience. Paradoxalement, c’est en échangeant librement des connaissances et en s’entraidant qu’on devient plus autonomes sur le terrain. Personne n’avance vraiment tout seul : on s’inspire des autres fermes pionnières, on teste chez nous à notre manière, et peu à peu on trouve notre équilibre à nous.


un cadre de batisse libre remplie d'abeille à la ferme végétale
Un cadres bâtisse libre à La Ferme Végétale

Un équilibre à long terme En fin de compte, tendre vers une ferme plus autonome et résiliente, c’est une construction sur le long terme. Il y aura toujours des éléments qu’on ne peut pas contrôler et c’est très bien ainsi. L’idée n’est pas de vivre en vase clos, mais de renforcer notre résilience. Nous continuons donc à avancer pas à pas, avec humilité, en écoutant la nature et en apprenant de nos pairs. La ferme parfaite est un horizon peut-être impossible à atteindre totalement, mais le chemin pour s’en rapprocher est passionnant. Il nous pousse à innover, à observer et à nous améliorer constamment. Et surtout, il nous rappelle que notre ferme idéale se construit jour après jour, en faisant confiance au vivant autant qu’à notre propre ingéniosité. Après tout, cultiver la terre, n’est-ce pas aussi se cultiver soi-même ?

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